Comment ai-je fait ?

Tout d'abord j'ai lu et écouté beaucoup de choses sur le Revenu Universel, mais j'ai été déçu par les points de vues exprimés. En effet, ce sont

  • Soit des généralités philosophiques, intéressantes certes, mais sans application concrète,
  • Soit encore des incantations doctrinaires ajoutant le Revenu Universel au millefeuille des aides actuelles, et en finançant celui-ci par des impôts supplémentaires.
  • Soit enfin des propositions visant à regrouper les aides dans un revenu dit "de base", de façon à simplifier le millefeuille évoqué précédemment, mais aussi avec le principe d'être un solde de tout compte.

A partir de ce constat, je me suis dit que le Revenu Universel méritait un meilleur sort en devenant une réalité susceptible de réconcilier les Français entre eux , et qu'il devait être un dispositif destiné concrètement nous sortir de l'ornière dans laquelle nous sommes depuis tant d'années.

Alors je me suis mis à la tâche et j'ai entamé un voyage instructif dans les arcanes de notre modèle social et économique, en passant des centaines d'heures sur internet à rechercher les données me permettant d'établir un constat sur l'impasse dans laquelle nous trouvons, pour établir un nouveau modèle autour du Revenu Universel, et le rendre concrètement applicable.

La France est un pays où les gens sont inquiets

Beaucoup d’enquêtes d’opinions le disent, et de nombreux faits en sont une illustration. Ainsi, par exemple :

  • La sécurité est le premier soucis des Français depuis des années.
  • Le développement du trafic de drogue, les assassinats qui en découlent, et les attaques contre la police n’arrangent rien.
  • L’épargne de précaution atteint des sommets, et, avec la crise du coronavirus, plus de 200 milliards ont été épargnés en un an, s’ajoutant aux 1 500 milliards précédents.
  • Une grande majorité de nos concitoyens estiment que leurs enfants vivrons moins bien qu’eux dans le futur.
  • Nous sommes les plus gros consommateurs d’anxiolytiques et de somnifères, et cette consommation a fortement augmenté avec la pandémie.
  • Il existe une grande défiance envers nos gouvernants et le monde politique en général, car les Français estiment que leurs difficultés ne sont pas comprises voire même prises en considération.
  • Le fonctionnariat est attractif pour un emploi, même s’il n’est pas toujours très bien payé, car on y a la sécurité de l’emploi.

On pourrait multiplier ces exemples, et pourtant...

Nous sommes cependant un pays qui a plein d’atouts

Nous avons beaucoup d’atouts qui nous mettent au premier rang :

  • Nous avons la meilleure protection sociale du monde.
  • Certaines de nos entreprises sont parmi les premières dans le concert concurrentiel international.
  • Nous sommes reconnus pour notre créativité et nos idées novatrices, qui ont permis par exemple de faire émerger la carte à puce, le train à grande vitesse, et tant d’autres produit et services.
  • Nous disposons d’une crédibilité telle, que nos créanciers n’ont aucune prévention à nous prêter de l’argent.
  • Nous sommes, par notre économie et nos ressources, le second pays le plus important de la zone européenne.
  • Nous disposons de belles infrastructures ferroviaires, autoroutières et énergétiques.
  • Le patrimoine géographique, historique et culturel de notre pays est formidable et attire de très nombreux touristes.

Tous ces atouts semblent s’effacer derrière le constat précédent.

Nous exprimons notre crainte par la colère

L’actualité s’en fait l’écho depuis de nombreuses années :

  • Les syndicats se sont maintes fois mis en grève. Rappelons-nous celle des transporteurs en décembre 1995 qui a paralysé la France pendant plusieurs semaines, celle de 2019 à la SNCF et à la RATP, lors du projet de refonte des retraites. On pourrait en citer encore plein d’autres.
  • Certains syndicats ont même inventé la grève préventive, avant qu’une loi ne soit votée ou une négociation entamée, pour faire pression.
  • Nous ne comptons plus les manifestations de tous ordres pour contester telle ou telle décision politique.
  • Bien entendu,le point d’orgue de la colère a été celui des « gilets jaunes » qui s’est traduites par des samedis de violence jusqu’à présent inégalée. Ce mouvement avait été précédé en 2013 par celui des « bonnets rouges », qui refusaient la mise en œuvre des portiques antipollution sur les routes.
  • Les réseaux sociaux sont en toute certitude des catalyseurs à tout cela.

Toutes ces initiatives créent un climat social tendu que la moindre étincelle peut faire exploser.

Comment peut-on expliquer cela ?

Tentons diverses explications, car bien évidemment il n’y en n’a pas qu’une :

  • La première tiendrait peut être au fait que notre protection sociale étant exceptionnellement bonne, mais coûtant cher, le risque est que les gouvernements ne cherchent à la réduire. Il ya eu plein d’exemples dans un passé récent pour le justifier.
  • La seconde est liée aux nombreuses informations que nous recevons chaque jour, sur les agressions, les attentats, les statistiques du chômage, etc.. qui nous baignent dans un climat de risque et d’insécurité.
  • Les corporatismes en tout genre, craignant de voir disparaître leurs avantages, font aussi partie du lot des explications.
  • Le monde dans lequel nous vivons est dangereux, avec des crises relationnelles entre Etats, des volontés de conquêtes territoriales menaçant la paix comme le laisse entendre la Chine par exemple.
  • Avec l’Europe, certains d’entre nous pensent que nous avons perdu notre liberté de décision, et que nous sommes entre les mains de technocrates à Bruxelles.
  • Les théories complotistes ou survivalistes se répandent sur le « Net », et influencent ceux qui déjà sont fragiles dans leurs conviction.

Tout ceci crée un bien curieux paradoxe

Le paradoxe est que nous sommes à la fois forts et fragiles

Nous avons vu nos points forts, et notre fragilité est bien connue :

  • Nos entreprises ont encore une insuffisance de compétitivité, malgré les allègements de charges et d’impôts opérés ces dernières années.
  • Notre budget National n’arrive pas à l’équilibre, et nous sommes obligés de nous endetter pour financer le fonctionnement de nos institutions.
  • Nos prélèvements fiscaux et sociaux sont les plus élevés au monde.
  • Nous avons depuis des décennies fait le choix de la protection des salariés par le chômage et cette décision louable dans son principe nous coûte cher.
  • Notre balance commerciale est fortement négative, car nous avons délocalisé beaucoup de nos productions dans des pays à bas coûts de main d’œuvre. Avec la pandémie du coronavirus, la démonstration a été faite que nous avons une dépendance sur des produits ou des composants devenus « stratégiques » .
  • Nos systèmes d’aide de protection et de couverture sociale sont d’une complexité extrême, ils mobilisent une énergie administrative excessive et découragent beaucoup d'entre nous.
  • Malgré ces systèmes, nous constatons que la précarité se développe et que l’écart entre les « riches « et les « pauvres » s’accroit.

Avec la maitrise de la pandémie et la campagne pour la prochaine présidentielle, nous avons une formidable opportunité de changer cela.

Un nouveau projet pour la France

Le challenge auquel je me suis attelé à partir de la notion de Revenu Universel a consisté à chercher comment dans notre beau pays nous pourrions :

  • Améliorer fortement la compétitivité de nos entreprises, petites et grandes pour rapatrier des productions délocalisées, et entreprendre des efforts écologiques.
  • Permettre à l’Etat de retrouver des marges de manœuvre avec ses finances pour, notamment, donner des gages de désendettement et investir plus fortement dans des projets de recherche ou sur la transition écologique.
  • Réduire la précarité et amoindrir la pauvreté avec une garantie significative de revenu.
  • Donner un meilleur pouvoir d’achat aux Français et une vision positive sur l’avenir.
  • Faire en sorte que les étudiants boursiers n’aient plus à travailler pour vivre tout simplement.
  • Résoudre la question du déficit annoncé de nos retraites de base, sans préjudice pour quiconque.
  • Donner des ressources financières supplémentaires à l’Hôpital et à nos Collectivités Territoriales.
  • Simplifier considérablement nos systèmes d’aide et de protection sociale.

A première vue, mission impossible... En fait pas du tout !

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